Politique

Fessenheim au bord de l’explosion?

La centrale de Fessenheim a un problème de refroidissement et a du être arrêté en urgence ce samedi. Le communiqué laconique d’EDF ne rassure personne et encore moins les pays étrangers riverains qui réclament depuis des années la fermeture de cette centrale obsolète…

“Les équipes de la centrale réalisent actuellement un diagnostic pour préciser les causes exactes de cet événement”, a ajouté EDF, précisant que celui-ci n’avait “aucune conséquence sur la sûreté des installations, l’environnement et la sécurité du personnel”. Ca nous rappelle quelque chose….

Ce n’est pas la première fois que Fessenheim se retrouve complètement à l’arrêt. En avril 2014, deux incidents avaient touché ses deux unités de production à quelques jours d’intervalle. L’un provenait déjà d’un problème d’étanchéité de sa tuyauterie d’alimentation en eau.

El Dia.

 

Un article en Mai 2013 de Philippe Penciolelli:
Fessenheim, présentation de la centrale

La centrale nucléaire de Fessenheim conçu pour une durée de vie de vingt  ans par ses concepteurs est mise à toutes les sauces à tel point qu’on pourrait la comparer à la putain de la république, condamnée à “servir” tous les gouvernements….

La centrale nucléaire de Fessenheim est la plus ancienne centrale nucléaire française en exploitation,depuis 1978, et la seule en Alsace. Sa construction décidée à la fin des années 1960 par les présidents De Gaulle puis Pompidou repose sur la technologie à eau pressurisée, rendue possible par son implantation, sur le territoire de la commune de Fessenheim, en bordure du Grand Canal d’Alsace. Ses deux réacteurs fournissent une puissance de 900 MWe chacun, soit 2,88 % de la production électronucléaire française.

En 2003, la centrale de Fessenheim a produit 11 564 GWh, soit 64,2 % de la production d’électricité en Alsace. En raison de son âge et de son implantation sur un site à risque sismique, l’Allemagne et la Suisse réclament sa fermeture et son démantèlement. L’autorité de sûreté nucléaire (ASN) considère qu’il n’y a pas de risques justifiant la fermeture de la centrale. Elle a donné son accord à la poursuite de l’exploitation de la centrale pour 10 ans supplémentaires…

En cas d’explosion, de fuite radio active, que risquent les dirigeants de l’ASN?  Rien, comme les politiques responsables de cette situation. Fessenheim est construite sur un radier de 1,50 d’épaisseur alors que l’on s’est aperçu actuellement et  provisoirement qu’il fallait un radier de 3,50 m. Cela n’a pas empêché Nicolas Sarkozy lorsqu’il était président de décréter que Fessenheim pouvait fonctionner encore pour des années sans avoir la moindre compétence dans ce domaine et on pourrait ajouter dans tous les domaines….

Les écolos enfourchent leur cheval de bataille favori mais pour eux, c’est une question de religion. Le nucléaire, les OGM, le gaz de schiste tout ce qui est technique est l’œuvre du diable,; un véritable écologiste s’angoisse dès qu’il quitte l’environnement rassurant des cabinets au fond du jardin.

La CGT opposée à la fermeture supprimant quelques centaines d’emplois brille comme à son habitude par sa stupidité. Le monde en ruine, ce n’est pas grave si on peut continuer à aller au travail, même si cela ne sert à rien ou nuit à la collectivité…..

L’article reproduit ci-dessous paru dans le Journal du dimanche reflète assez bien la situation: Nous vivons dans un monde d’abrutis, prêt à détruire la planète par égoïsme, je m’enfoutisme ou intérêt personnel. Inutile donc de se casser les pieds à faire des économies d’énergie, à faire des économies tout court, cette planète est condamnée par la surpopulation et avec une surpopulation d’abrutis, ça devrait aller assez vite….

Philippe Penciolelli

un article du JDD
EDF prépare une facture salée pour compenser l’arrêt de sa centrale nucléaire. La date butoir de fin 2016 sera difficile à tenir.

Samedi, à Fessenheim, des élus et des habitants de la région manifestaient contre la fermeture de la centrale nucléaire. Leur vœu sera peut-être exaucé par… EDF. Un an après l’élection de François Hollande, la promesse de celui-ci de fermer le site fin 2016 s’annonce déjà difficile à tenir. D’abord parce que la facture risque d’être salée car EDF, opérateur du site, compte réclamer une indemnité pour fermeture anticipée (postérieure de 20 ans). L’électricien s’engage certes à “respecter la loi” et à arrêter l’exploitation de Fessenheim si on l’y oblige. Mais l’État devra en payer le prix fort. La menace plane. “Nous n’entrons pas dans ces débats, réplique-t-on chez EDF. Nous ne donnons pas de chiffres.” Mais dans l’entourage de l’électricien, plusieurs sources avancent celui de 5 milliards d’euros. Certains font monter les enchères jusqu’à 8 milliards, sans toutefois justifier une telle somme.

Un grand bluff qui agace la ministre de l’Écologie. “Je ne partage pas cette vision qui est différente de la nôtre, confie Delphine Batho au JDD. Nous discuterons d’une indemnisation une fois la loi votée début 2014.” Pour l’heure, EDF est en position de force. En début de semaine, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) lui a donné son feu vert pour prolonger l’exploitation de Fessenheim jusqu’en 2022. Déjà cinq années de gagnées au-delà de la date fatidique. L’électricien, lui, considère qu’il peut exploiter les réacteurs alsaciens pendant encore vingt ans. Selon ses calculs, une fermeture anticipée le priverait de 200 millions d’euros par an. S’ajouteraient à cela le remboursement de 150 millions d’euros d’investissements non amortis et l’indemnisation des clients allemands et suisses qui achètent l’électricité produite dans le Haut-Rhin. Même si cette facture est gonflée pour entamer les négociations, l’addition risque d’être salée. D’autant qu’EDF espère recevoir l’autorisation d’exploiter Fessenheim jusqu’en 2032. Pourquoi pas jusqu’en 2050?

Reste que le gendarme du nucléaire ne se prononcera pas avant le vote de la loi l’an prochain.

Quand EDF joue la montre

Le délégué interministériel chargé de la fermeture de Fessenheim s’agace de cette spéculation. “Les discussions sont compliquées avec EDF, concède Francis Rol-Tanguy. Mais je n’ai toujours pas été saisi d’une demande d’indemnisation.” Pour sa part, le gouvernement n’avait pas anticipé ce coût à plusieurs milliards. “Il croyait que ça serait gratuit”, admet un proche des pouvoirs publics. Le sujet crée un malaise auprès de plusieurs députés socialistes. “C’est tabou, reconnaît la petite main d’un pilier de la majorité. Rien ne sera dit avant les municipales pour éviter de fragiliser l’accord avec les Verts.” EDF le sait. Son PDG, Henri Proglio, est soutenu par la puissante CGT, qui vient de lui offrir sa carte d’adhérent!

Le gouvernement doit aussi gérer un calendrier très serré. Dans trois ans et demi, la centrale doit fermer, alors que la procédure prend environ cinq ans… “La balle est dans le camp d’EDF qui peut boucler son dossier en un an, assure le directeur général adjoint de l’ASN, Jean-Luc Lachaume. Ils nous ont dit qu’ils allaient mettre des équipes en place…” L’électricien joue la montre en attendant la présidentielle de 2017. Le temps presse. L’ASN doit recevoir la demande de fermeture de Fessenheim de la part d’EDF au plus tard mi-2014 pour enclencher ses contrôles, qui dureront entre deux et trois ans. “Le calendrier de fin 2016 reste réaliste mais il n’est pas évident à tenir”, avoue Francis Rol-Tanguy.

L’obstacle de l’EPR de Flamanville

Un dernier obstacle s’invite dans la bataille : l’EPR de Flamanville. François Hollande avait promis son ouverture en 2016 pour apaiser les craintes d’un manque d’électricité lié à la mise à l’arrêt de la centrale alsacienne. “Il n’est pas nécessaire que Flamanville ouvre pour que Fessenheim ferme, affirme Francis Rol-Tanguy. Mais leur concomitance fait partie des engagements du président.” Les connaisseurs du dossier craignent que le lancement de l’EPR dérape encore. “Le dôme [toit] de Flamanville sera posé en août 2013. Jamais une commercialisation n’a eu lieu trois ans plus tard, mais plutôt quatre ou cinq ans, estime Sophia Majnoni, chargée de campagne nucléaire pour Greenpeace. Le délai atteint sept ans en Finlande.” De son côté, EDF maintient son planning. Francis Rol-Tanguy pointe une solution de secours. “On peut décréter l’arrêt de Fessenheim fin 2016 quitte à prolonger la centrale jusqu’en avril 2017 pour couvrir les mois d’hiver”, explique-t-il. Un retard du calendrier est déjà dans toutes les têtes.

JDD.