Politique

De Ben Barka à Sarkozy

L’affaire de l’ancien opposant marocain Mehdi Ben Barka, disparu en 1965 à Paris, avec des complicités du pouvoir français de l’époque, mêlant la police, le SAC, (organisation gaulliste ou déjà Charles Pasqua faisait parler de lui), refait surface après une plainte déposée en 2006.

Le juge français, Patrick Ramaël en charge du dossier a demandé cinq mandats d’arrêts à l’encontre de Marocains, des personnalités haut placées dans la hiérarchie du pouvoir.

Lors de sa commission rogatoire internationale sur place, il y a un an et demi, le juge Ramaël avait réclamé à la justice marocaine les coordonnées des officiers supérieurs dont il demande aujourd’hui l’arrestation. Réponse : adresses inconnues…

En lançant ces mandats d’arrêt, qui visent l’ancien chef des renseignements militaires, Adelkader Kadiri, ainsi que trois hommes soupçonnés d’avoir participé directement à l’enlèvement de Ben Barka, le magistrat prend acte de l’obstruction.

Au Parlement de Rabat, on s’étonnait mardi matin, de la coïncidence de cette annonce dans la presse concernant cette demande de mandats d’arrêt et la visite de Nicolas Sarkozy.

Interrogé à ce sujet, le président français s’est borné à répondre que la justice était indépendante. “Je n’y suis pour rien”, a-t-il déclaré.

Rachida Dati a déclaré n’avoir aucun commentaire à faire “car c’est une affaire en cours d’instruction”. “Les Marocains ne m’en ont pas parlé”.

Alors, un coup contre Nicolas Sarkozy et Rachida Dati, ou un coup médiatique en profitant du voyage présidentiel pour mettre en lumière l’attitude des marocains qui font obstruction dans cette affaire qui date de plus de quarante ans?